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» Ou la colère d’un homme à l’humeur difficile, ou son infraction au devoir : que choisir ? L’infraction au devoir serait ce qu’il y aurait ici de plus grave. » Cela dit, elle prit sa résolution. 1885-1886.

« Si je le réveille, il est certain que je vais exciter sa colère ; sinon, il est sûr qu’il va manquer au devoir par l’omission des pratiques observées au crépuscule. » 1887.

Quand elle eut ainsi arrêté sa résolution dans son cœur, Djaratkârou, la serpente au doux parler, dit tendrement cette parole au saint d’une ardente pénitence, qui dormait, semblable au feu : « Lève-toi, éminent anachorète ! Le soleil est arrivé à son couchant. 1888-1889.

» Révérend, fidèle à tes observances, touche l’eau et récite la prière du soir : voici l’heure délicieuse et redoutable, où l’offrande fait resplendir les feux perpétuels. 1890.

» Voici l’instant, où naît le crépuscule dans la plage occidentale ! » A ces mots, le vénérable Djaratkârou, le grand ascète, 1891.

Ses lèvres tremblantes, tint ce langage à son épouse : « Tu jettes le mépris sur moi, serpente ! 1892.

Je n’habiterai plus avec toi : je m’en irai comme je

suis venu. Quand je dors, femme charmante, le soleil n’a pas la puissance 1893.

» De gagner le mont Asta à son heure accoutumée. Mon départ est une pensée arrêtée dans mon esprit. Qui que ce soit n’aime habiter avec la société, qui le méprise : 1894.

» Combien plus ou moi, adonné au devoir, ou quelqu’un de ma sorte ! » A ces paroles de son époux, Djaratkârou, la sœur de Vâsouki, répondit, le cœur tout agité près de lui : « Si je t’ai réveillé, ce ne fut pas, brahme, à cause du mépris. 1896-1896.