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Arrivé dans cette forêt, où le conduisait l’envie d’être utile à ses pères, le savant ascète prononça lentement ces trois et trois paroles : « Faites-moi l’aumône d’une jeune fille ! » 1858.

Il ajouta : « Vous tous, êtres, qui êtes ici, ou mobiles, ou immobiles, ou cachés, écoutez ma parole ! 1859.

» Tourmentés par le chagrin, les mânes de mes pères me pressent, moi, qui vis dans une cruelle pénitence :

« Marie-toi, me disent-ils, avec le désir d’engendrer une postérité ! » 1860.

» J’ai demandé par toute la terre qu’on me fit l’aumône d’une jeune fille en mariage : Oh ! je suis pauvre, mon caractère est difficile, j’obéis seulement à l’ordre de mes pères ! 1861.

» A quelque être que soit la jeune fille demandée par cette supplication, donnez-la moi, qui suis allé pour elle, çà et là, à tous les points de l’espace. 1862.

» Il faut qu’elle soit appelée de mon nom et me soit donnée pour aumône : ajoutez que je ne la nourrirai pas. Une jeune fille par charité ! » 1863.

A peine ont-ils ouï cette nouvelle, les serpents, qui veillaient sur la jeune Djaratkârou, vont l’annoncer à Vâsouki. 1864.

Ayant reçu d’eux cet avis, il prend la jeune fille bien parée, et le roi des serpents se rend avec elle dans le bois près de l’anachorète. 1865.

Là, Vâsouki, le roi des reptiles, donna la vierge pour aumône à ce magnanime ; mais, ô brahme, le mendiant ne la reçut pas. 1866.

« Elle n’a point le même nom que moi ! » pensa-t-il ; et, sans songer à la dot, l’esprit fixé dans l’intention de