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» Et tu as dit, suprême aïeul des créatures : « Qu’il en soit ainsi ! » Nous désirons savoir pour quelle raison tu ne l’as pas empêchée. » 1629.

» Brahma répondit : « Les serpents aux dents acérées, aux formes épouvantables, à la morsure vénimeuse, sont en trop grand nombre et, comme j’aime le bien des créatures, je n’ai point arrêté cette malédiction. 1630.

» Ceux qui sont méchants, cruels, vénimeux, cultivant le mal, trouveront leur perte dans le sacrifice ; mais non pas ceux, qui marchent dans la vertu. 1631.

» Écoutez par quels moyens, au temps révolu, ces bons reptiles seront délivrés de cet immense danger. 1682.

» Dans la tribu des Yâyâvaras vivra un grand rishi, vigoureux ascète, vainqueur des sens, nommé Djaratkârou. 1638.

» Il naîtra un fils à ce Djaratkârou ; il aura nom Astîka : il se fera un trésor de pénitences ; c’est lui, qui, au temps venu, arrêtera le sacrifice. 1684.

» C’est alors que seront sauvés les serpents attachés au devoir. » — « Au sein de quelle femme, Brahma, lui demandèrent les Dieux, ce magnanime fils sera-t-il engendré par ce chef des anachorètes, l’énergique Djaratkârou aux grandes macérations ? » 1686.

« Au sein d’une jeune fille, appelée comme lui, répondit Brahma. L’énergique hermite, appelé comme la jeune fille, sera père en elle d’un fils, plein d’énergie. 1636.

» Cette Djaratkârou sera, n’en doutez point, la sœur de Vâsouki, le roi des reptiles. C’est d’elle que naîtra ce fils, qui doit sauver les serpents. » 1637.

« Qu’il en soit ainsi ! » répondirent les Dieux au suprême aïeul des créatures. Quand il eut ainsi parlé aux