Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tout à fait mobile : tiens-toi sous elle et soutiens-la de façon qu’elle reste immobile. » 1583.

Çésha répondit :

« Je suis prêt à porter cette terre, comme tu le dis, Dieu créateur, souverain de la terre, souverain des créatures, souverain du monde ! pose-la immobile sur ma tête, Pradjapâti ! » 1584.

« Va, reprit Brahma, va sous la terre, ô le plus grand des serpents : elle t’offrira elle-même une cavité pour l’asseoir sur ta tête. Certes ! en soutenant ce globe, tu feras une chose, qui me sera bien agréable, Çésha. » 1585.

« Qu’il en soit ainsi ! » répondit l’auguste frère aîné des plus grands serpents. Il entra donc son chaperon dans la cavité, ajouta le Soûtide, et se tint, portant sur sa tête la divine terre, embrassée de tous les côtés par la circonférence des mers. 1586.

« Ô le plus grand des serpents, lui dit Brahma, tu es Çésha, tu es Yama, puisque tu portes seul cette terre, que tu soutiens tout entière sur tes chaperons immortels comme Indra et moi-même ! » 1587.

Ainsi, le majestueux Ananta, reprit le Soûtide, habite sous la terre ; et, docile au commandement de Brahma, il porte seul le poids du globe. 1588.

En ce même temps, le plus grand des Immortels, l’adorable aïeul des mondes donna Garouda, le Vinatide, pour compagnon au serpent Ananta. 1589.

Quand il eut appris la malédiction tombée de la bouche de sa mère, continua le rejeton de Soûta, l’énorme serpent Vâsouki se mit à penser en lui-même : « Comment annuler cette imprécation ! » 1690.

Ensuite, il délibéra avec ses frères, venus de tous les