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Les guirlandes des Immortels se fanèrent, leurs splendeurs s’éteignirent, la poussière élevée sur leurs diadèmes en ternit l’éclat, et des nuages de sinistre présage répandirent une averse de sang. Alors, tout ému de terreur, Indra avec les Dieux tint à Vrihaspati ce langage :

« Pourquoi, vénérable, a-t-on vu paraître soudain ces terribles augures ? lui dit Indra. Cependant je ne prévois pas qu’un ennemi puisse venir nous affronter dans une bataille ! » 1421-1422-1423.

« Cela vient d’une offense, que tu as commise, roi des Dieux, répondit Vrihaspati ; cela vient de ta négligence, Çatakratou, et de la pénitence des Bâlikhilyas, ces maharshis magnanimes. 1424.

» Un volatile, fils de l’anachorète Kaçyapa et de son épouse Vinatà, qui peut à sa volonté revêtir toutes les formes, s’avance pour enlever de force l’ambroisie aux Dieux. 1425.

» Cet oiseau, le plus robuste des êtres vigoureux, est capable de vous arracher ce trésor : il accomplira tout, à mon avis, pour mettre à fin cette entreprise, fût-ce même l’impossible ! » 1426.

À peine eut-il entendu ces mots, reprit le Soûtide, Çakra dit aux gardiens de l’ambroisie : « Un volatile d’une grande force et d’une grande vaillance entreprend de nous enlever ici l’amrita. 1427.

» Je vous en avertis pour qu’il ne vous arrache pas violemment ce dépôt ; car sa force, dit Vrishaspati, est incomparable. » 1428.

À ces mots, les Dieux étonnés se préparent à l’envi ; ils entourent l’ambroisie et se rangent sous l’auguste Indra, sa foudre à la main. 1429.