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Ensuite, reprit le Soûtide, Kaçyapa d’apaiser en faveur de son fils les vénérables Bâlikhilyas, dont la pénitence avait effacé les souillures. 1400.

« Ô vous, qui avez thésaurisé la pénitence, dit Kaçyapa, l’entreprise de Garouda est pour le bien des créatures : il veut accomplir un haut fait ; daignez l’approuver. » 1401.

À ces mots du solitaire, ajouta le Soûtide, les Bâlikhilyas, abandonnant la branche, s’en allèrent tous à l’Himâlaya, la sainte montagne, continuer leurs pénitences.

Après le départ des anachorètes, le fils de Vinatâ fit cette demande à Kaçyapa, son père, d’une voix étranglée par la branche, qu’il tenait dans son bec : 1402-1403.

« Révérend, où dois-je maintenant jeter cette branche ? Que ta sainteté m’indique un lieu, où n’habite aucun homme ? » 1404.

Alors Kaçyapa lui indiqua une montagne inhabitée, aux cavernes obstruées par les neiges, inaccessible à d’autres, fût-ce en idée seulement. 1405.

Et, chargé de la branche, de son éléphant et de sa tortue, Târkshya, le grand volatile, prit son essor et dirigea son vol rapide droit à la montagne au vaste sein.

Une courroie, faite de cent cuirs, n’aurait pu embrasser l’énorme tronc de l’arbre, dont le volatile avait emporté la maîtresse branche dans son voyage. 1406—1407.

Garouda, le souverain des oiseaux, ayant franchi en assez peu de temps l’intervalle de cent mille yodjanas, arriva au-dessus de la montagne, que lui avait indiquée son père, et laissa tomber aussitôt bruyamment sa vaste branche. 1408-1409.

Le mont sourcilleux fut ébranlé par le vent de ses ailes, et tous les arbres secoués versèrent une pluie de fleurs.