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faire ici pour que je sois affranchi de votre esclavage ? Dites-le moi, reptiles, sans déguisement. » 1319.

À ces mots, dit le Soûtide, les serpents de répondre : « Apporte-nous l’ambroisie, conquise par ta vigueur ; et l’affranchissement de la servitude te sera donné en récompense, volatile ! » 1320.

À ces paroles des serpents, ajouta le Soûtide, Garouda tint ce langage à sa mère : « Je vais chercher l’ambroisie. Je voudrais savoir ce que je trouverai à manger dans mon voyage. » 1321.

« Dans le giron solitaire de l’Océan, reprit Vinatâ, est la principale habitation des Nishâdas ; il y a des Nishâdas par milliers : mange-les et apporte l’ambroisie. 1322.

« Mais tu ne dois jamais concevoir la pensée de tuer un brahme. La vie du brahme est sacrée pour tous les êtres. En effet, il ressemble au feu. 1323.

« Un brahme irrité, c’est Agni, c’est le soleil, c’est un poison, c’est un cimeterre ! Le brahme est proclamé en tous pays le maître spirituel de tous les êtres. Voilà sous quels traits et d’autres, mais toujours accompagnés de terreur, les gens de bien considèrent le brahmane. 1324.

« Tu dois respecter sa vie, mon enfant ! Garde-toi de faire du mal aux brahmes dans ta colère même, ni d’aucune manière, ni dans aucun temps, ou lieu. 1325.

« Car, dans son courroux, volatile sans péché, le brahme aux vœux parfaits vous réduit en cendres plus facilement que ne peut faire, ou le soleil, ou Agni même. 1326.

« Tu reconnaîtras donc à ces différents caractères le plus éminent des régénérés : le brahme est le but des êtres ; c’est le premier des ordres, c’est un père, c’est un gourou !  » 1327.