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ascète, à veiller sur vos fruits avec une grande attention ! » 1077.

Ses deux épouses étaient ravies chacune de son lot, et Kaçyapa de s’enfoncer dans la forêt. 1078.

Après un long espace de temps, continua le Soûtide, Kadroû enfanta dix centaines d’œufs, et Vinatâ seulement deux œufs, ô le plus grand des brahmes. 1079.

Leurs suivantes joyeuses déposèrent ces œufs en des bassins, sous lesquels on tint durant cinq cents années le feu continuellement allumé. 1080.

Puis, cette moitié d’un millier d’années écoulé, les fils de Kadroû éclorent ; mais les deux jumeaux de Vinatâ ne sortirent pas encore de leurs coquilles. 1081.

Alors, honteuse, impatiente de se voir aussi des enfants, l’auguste pénitente Vinatâ rompit un œuf et vit l’un de ses fils. 1082.

La moitié supérieure du corps était formée déjà, mais toute l’autre moitié était encore à naître ; et, saisi de colère, dit la tradition, il maudit sa mère : 1083.

« Parce que je dois à ton impatiente curiosité, mère, un corps de cette manière inachevé, tu seras, durant cinq cents années, esclave de la femme, avec qui tu es en rivalité ? Mais le fils, qui te reste à naître, t’affranchira de cet esclavage, 1084-1085.

» Si tu ne le fais pas, mère, cet enfant destiné à la gloire, informe ou difforme, comme moi, en cassant trop tôt son œuf. 1086.

« Il te faut attendre au-delà de cinq cents autres années la naissance de ce fils avec constance et par le désir de lui faire obtenir une force incomparable. » 1087.

Cet enfant, qui maudit ainsi Vinatâ, brahme, c’est