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donner à mon gourou en reconnaissance de ses leçons, reprit Outanka. Que ta majesté veuille donc bien me donner les pendants-d’oreille, que porte la kshatryâ, son épouse. » 762-763.

Pâaushya lui répondit : « Entre dans le gynœcée et demande-les à la reine. » À ces mots du roi, il entre dans le gynœcée, mais il n’y voit pas la kshatryâ. 764.

Outanka lui dit ensuite : « Il ne sied pas que ta majesté se joue de moi avec de fausses paroles ; en effet, la kshatryâ ne se trouve pas dans ton gynœcée et je ne l’ai pas vue. » 765.

Pâaushya lui répondit après un instant de réflexion :

« Tu portes indubitablement sur toi, rappelle-toi un peu, quelque reste de viande ; en effet, un homme, que rend impur un reste de chair mangé, ne peut voir la kshatryâ : sa pureté conjugale lui interdit la Vue d’un homme impur. »

À ces mots, Outanka s’étant rappelé dit : « Il est vrai que j’étais debout et que je marchais vite, quand je me suis rincé la bouche. » — « Voilà précisément la faute ! répartit Pâaushya. On ne doit pas se rincer la bouche, étant levé, dit la règle ; ni quand on marche vite, ajoute une autre. » 766—767.

« C’est juste ! » répondit Outanka. Il s’assit donc, la face tournée à l’orient, et lava bien sa bouche, ses pieds, ses mains ; il but trois fois en des eaux délicieuses, fraîches, sans écume, sans murmure ; il purifia deux fois ses organes creux, il toucha l’eau une dernière fois de sa bouche, et entra dans le gynœcée. 768.

Alors, il vit la reine. Celle-ci, à la vue d’Outanka, se lève et le salue : « Sois le bien venu, dit-elle. Commande, révérend ! Que dois-je faire ? » 769.