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« Ton maître nous a loués de cette manière avant toi, reprirent les Açwins, et nous lui avons donné un gâteau : mange donc celui-ci et ne le donne pas à ton maître ; fais toi-même comme a fait ton gourou. » 731.

Il répondit encore à ces mots : « Je ne saurais l’accepter, vénérables Açwins ; je ne puis manger un gâteau, que je n’ai pas donné à mon gourou. » 732.

« Nous sommes contents, reprirent les Açwins, de cette généreuse piété envers ton gourou. Les dents de ton maître sont de fer, mais les tiennes seront d’or. La vue te sera rendue, et tu obtiendras le bien suprême. » 733.

A ces paroles des Açwins, le disciple, ayant recouvré la vue, se rendit vers son maître, qu’il salua. Celui-ci demanda ce qui s’était passé, il en fut satisfait et lui tint ce langage : « Comme les Açwins te l’ont dit, tu obtiendras le bien suprême. 734.

» Tous les Védas et tous les Traités de morale éclateront de lumière à tes yeux. » Telle fut l’épreuve d’Oupamanyou. 735.

Cet Ayauda-Dhâaumya avait un autre disciple, nommé Véda. Son maître lui imposa ces conditions : « Mon fils Véda, reste ici maintenant seul dans mon hermitage ; et, quand un certain laps de temps aura coulé pour toi dans l’obéissance, tu obtiendras le bien suprême. » 736.

« Je le veux bien ! » dit celui-ci. Il habita donc chez lui un long temps, dévoué au service de son maître, supportant les misères de la faim et de la soif, du chaud et du froid, tenu par son gourou continuellement attelé comme un bœuf au chariot des fatigues. Son obéissance à toutes heures et en tous lieux obtint après un long temps la satisfaction du maître. 737.