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LA RENTRÉE

tons, reliés par de petites arcades, escaladent le faîte et se distribuent en pyramides légères autour d’une niche dans laquelle une statue du Sacré-Cœur apparaît comme une vision merveilleuse. Tout à l’heure, pendant que les grandes orgues vont préluder au « Salve Regina », dix-huit cents lampes électriques feront tomber, sur ce rideau de dentelle sculptée, des cascades d’étincelles qui allumeront un embrasement féérique.

Les élèves répondent un peu vaguement aux invocations. Mais ils reviennent à la réalité, quand le Père Supérieur se présente à l’autel. Grand vieillard à barbe blanche, il est connu de tous, sans que la plupart lui sachent d’autre nom que le « Père Supérieur ». D’un ton paternel, avec une émotion mal dissimulée, il souhaite à ses enfants une chaleureuse bienvenue. Il s’attendrit surtout quand il s’adresse aux petits nouveaux qui arrivent, comme il dit, « l’âme en peine, le cœur gros, et la joue encore chaude du baiser de leur mère. » Jean-Paul ne peut retenir une larme qui mouille sa paupière, tandis qu’à ses côtés, Gaston, fatigué, sommeille.

Le lendemain, ce fut une journée banale, poussiéreuse et à demi ennuyeuse : l’encan des livres dans la salle de récréation. Quel bazar ! Sur les tables, sur les bancs, le long du mur, sur les