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UN JOUR DE JOIE

gnit le groupe, et, d’un coup de sifflet, donna le signal du départ. Au pas. Trois coups de grosse caisse. On attaqua « En bon ordre », de Suppé. Dans les classes, il y eut un frisson d’admiration et d’envie. « Chanceux » ! cria un élève par la fenêtre.

Sous le soleil maintenant très clair, les cuivres étincelants défilèrent à travers les rues, se dirigeant du côté sud-ouest de la ville, pour se rendre au Parc Vessot. Une fois qu’on eut pris la campagne, les rangs se débandèrent, et chacun s’en alla à son gré. Arrivés au Parc, on se hâta de s’installer. Une gentille villa se dressait dans un cadre de grands pins, tout à côté de l’eau qui descend en flots rapides. Évidemment, personne n’avait la permission de se baigner, mais on ne pouvait s’empêcher d’aller se mouiller les pieds dans l’onde fraîche. Sans retard, on organisa des jeux et des concours, pendant que le comité dressait les tables sur des tréteaux et préparait le dîner.

Jean-Paul déployait une gaieté débordante ; jamais il n’avait eu le cœur si léger. Le premier dans toutes les culbutes. L’entrain était d’ailleurs général. La formule du jour, — car il faut toujours une formule comique dans ces circonstances, — était : « Là où il y a de l’hygiène, il n’y a pas de plaisir. » Sans doute une corruption du vieux proverbe : « Là où il y a de la gêne… »