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JEAN-PAUL

la famille et aux voisins, répétant toujours : « Le Père Préfet me l’avait bien dit ! »

Au début de février, les finissants firent leur retraite de décision, événement toujours impressionnant pour la communauté. Quel spectacle que l’heure de garde du premier vendredi du mois, quand les aînés, en couronne autour de l’autel, s’agenouillent pour demander la lumière de Dieu et aussi la grâce de ne pas « pécher contre la lumière. » Jean-Paul, qu’une amitié naissante mais longtemps désirée avec Roland Barrette, liait davantage à la retraite, prit une part plus personnelle et plus sympathique à cette veillée d’armes. Il se voyait bientôt, lui aussi, cherchant à orienter sa vie à la clarté du soleil d’or rayonnant autour de la blanche hostie, au milieu d’une constellation de lampes et de cierges.

Quelles étaient les carrières choisies par les finissants ? Grand secret. À la fin de la retraite, le samedi soir, eux-mêmes, dans une réunion intime, s’étaient communiqué leurs décisions, mais avec la promesse formelle de n’en rien révéler à l’extérieur.

Ensuite le semestre s’était organisé, les cercles s’étaient ouverts. Plus tard, on commença à préparer la grande séance qui a lieu à la Fête du Séminaire, ordinairement au mois de mai.

Cette année-là, on jouait « La Fille de Roland » par Henri de Bornier. Si le projet avait