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sation des animaux les plus divers, et qu’elle à l’avantage de fournir les Anciens Combattants.

Au commencement de la rue de Richelieu, qui nous ramène vers l’avenue de l’Opéra et d’où l’on aperçoit de nouveau toute la place du Théâtre-Français avec ses autobus éperdus, c’est une boutique de décorations, aussi admirable qu’un album, qui se signale à l’attention du badaud. Les acteurs et les employés de la Comédie ne pensent donc qu’à la Légion d’honneur, au Milan d’Or, à l’Étoile Noire du Bénin ? Mais pour quelle raison ce charmant petit musée où tout est à voir, comme dans un insecte, s’appelle-t-il « À Marie-Stuart » ?

Les croix et les médailles ont pour voisins, chez le marchand d’à côté, tous les détails de l’Équipement : La selle et les accessoires, le tricorne, le pantalon d’officier de la garde républicaine et le cheval en tube chromé, pareil à un fauteuil de bureau moderne, jettent un feu d’artifice et une petite note de music-hall dans la rue. Enfin, ce qui porte à son comble le ravissement du flâneur pour qui le Théâtre-Français doit être entouré d’une certaine atmosphère, c’est le marchand de fournitures de Campement, d’instruments pour boy-scouts, missionnaires, colons, pionniers divers, qui ne craint pas de troubler le passant par l’exposition d’une lampe pour tunnels, souterrains ou volcans, et qui s’appelle « La Lumière pour toute la Vie ».

Ce sont ces étalages qui donnent à la place son prix inestimable dans un Paris qui se transforme