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deau, de Courteline ou d’Hermant, mais dans les dessins de Fabiano, de Guillaume, de Bac, de Gerbault ou de Préjelan.

Il apparaît aussi dans les textes de Sarcey, de Lemaître, de Donnay, d’Allais, de Franc-Nohain, de Vaucaire, de Willy, qui rima, à ce propos, des vers demeurés célèbres :

Deux grammairiens se disputaient pour Lise.
Mais un juge, plus preste, ou plus tendre, l’a prise
Et la loge en garni près la gare de l’Est.

Morale.
Grammatici certant, sub judice Lise est.

Gracieuse époque. Les quais traduisaient pour nous, qui n’avions pas encore droit aux salons, aux cabinets particuliers, aux « boudoirs confidentiels », cette sorte d’animation heureuse qui tremblotait dans Paris, et Paris se réduisait alors pour nous à une synthèse où nous voyions une jolie femme, un fiacre, un trottin, un vieux général, une bouquetière ou un jeune officier à cheval. La rue de Paris n’était pas autre chose. Sur les quais, aux abords de l’Académie, c’était une rumeur de jupes et de murmures qui donnait à l’avenir un goût violent et nous faisait grogner contre notre jeune âge. C’est de loin que nous avons participé aux réceptions de Barrès, de Rostand, de Lemaître ou de France. Il se faisait devant nous une féerie de vapeurs et de chuchotements, un doux fracas d’essieux