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mable et de facilités, le Scribe, tout en conservant une façade classée parmi les architectures, naissait enfin, avec ses deux entrées si utiles, au coin de la rue qui porte son nom, ou plutôt d’où il tire le sien, et du Boulevard.

Les acheteurs de modèles

Alors que, dans certains hôtels, les hommes politiques vivent et ne mangent pas, au Scribe les hommes politiques mangent, mais ils n’y vivent pas. Sans doute semble-t-il délicat de faire sur ce plan concurrence à M. Herriot, qui avait choisi de descendre quelques pas plus loin quand il venait à Paris. Entouré de banques, de bureaux, de compagnies de navigation, de magasins parfaitement parisiens, le Scribe est avant tout l’hôtel d’un certain nombre d’hommes d’affaires pour qui l’économie du taxi, le sauvetage d’une épingle, l’arrivée à pied bien visible au rendez-vous décisif, sont des moyens d’arriver vite et haut, à l’américaine, et fournit l’occasion de sourire à ce que les provinciaux appelleront toujours le trottin. Jacques Richepin et Cora Laparcerie, Jean Périer et Yves Mirande ont fait du Scribe leur demeure, mais le fond de la clientèle remuante, qui ne regarde pas à la dépense et qui sait mettre à profit toutes les possibilités de l’hôtel, est constitué par l’acheteur de robes.

Dans la vie contemporaine, où la vedette appartient aux hommes de sport, aux dictateurs, aux danseurs photogéniques, les acheteurs de modè-