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Young. Enfin, Roosevelt, alors gouverneur de l’État de New-York et candidat du parti démocrate à la présidence, vint rendre visite à sa mère souffrante qui séjournait au George-V à cette époque.

Le visage d’une époque

Ainsi, l’hôtel est entré dans l’Histoire compliquée de 1920 à 1935, et il sera certainement cité dans les ouvrages destinés à l’Enseignement Secondaire des collégiens du xxie siècle, comme un monument. Cette immortalité ne sera pourtant pas uniquement faite de souvenirs officiels ou monétaires propres à faire bâiller les enfants de nos enfants.

Car les professeurs de petite Histoire ajouteront au texte abstrait des manuels que, vers la même époque, chefs d’État, argentiers et ministres chargés de régler le sort de l’Europe rencontraient dans les ascenseurs ou le restaurant du George-V d’autres célébrités qui entretenaient dans ce lieu une atmosphère de sommets : Chevalier, Tilden, Yvonne Printemps, Brigitte Helm, Jeanette Macdonald, le célèbre escroc Factor, ou Rossoff, roi du métro new-yorkais, prince du métro moscovite. Et George-V, ainsi nommé parce que les rois ont une grande attraction sur les voyageurs, passera pour avoir été un hôtel infiniment important et pittoresque, qui avait encore la coquetterie de s’accorder avec les travers et les manies du couple ou de l’isolé des années 25 à 35.

Voyant un jour entrer un des clients de l’éta-