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la biologie, la biologie par la sauce mayonnaise… De ravissantes jeunes femmes ne sentent remuer en elles le cœur et le reste que dans la mesure où le parti politique auquel appartient le monsieur qui les a sorties est « intéressant ». Quand tout ce monde s’amuse, c’est à la façon des panthères des ménageries. Il faut que le chef d’orchestre fasse un peu le dompteur. Qui sait ? C’est peut-être l’esprit parisien de demain qui fait ainsi son apparition. Que diraient Forain, Capus, Barrès, qui était parisien à ses heures ? Que dirait Arthur Meyer ? On a dénigré l’époque dite de 1900. On a eu raison sur plus d’un point. (À vous Morand, qui la connûtes trop jeune !) On l’a traînée dans la boue. Et pourtant, avant les angles, l’acier chromé, les poules minces et mal nourries, le jus de légumes, le théâtre pour chats siamois, les chats pour valises et les valises pour T. S. F., le temps disparu avait tant de choses pour lui que jamais nous ne retrouverons : le charme, le froufrou des femmes, l’esprit parisien, quoi !

— La modernité, disait un délicieux vieillard à son coiffeur, sorte de moteur Bugatti vivant, qui parlait ciné d’abondance, vantait les grill-rooms et l’aquaplane… la modernité ? Elle nous a déjà valu une guerre, des catastrophes journalières, du bruit. Et elle vous prépare des surprises autrement soignées, et combien scientifiques !

— Le progrès ? dit avec raison Mac Orlan. On vous balade dans une usine pendant une heure : turbines, courroies, dynamos, etc… C’est pour tailler un crayon…