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ceux que nous croyons détachés des pigeons et qui planent au printemps dans les toiles d’araignée du soleil, quelle main pieuse les a encadrés, quelle imagination particularisée les a baptisés : « plumes de Dinornis » ? Le duc de Berry, frère de Charles V, ne possédait-il pas dans ses collections une plume de l’aile de l’Ange de l’Annonciation ?

C’est ici, dans ces galeries, que la force et le charme de la Création s’expriment le plus étrangement par la poésie poignante et mystérieuse de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, mais dans une sorte d’angoisse et de doute. Où, et comment, surgit un jour la bizarre personnalité de cet inconnaissable animal qui chemine si lentement sur le sol secret de la planète ?…

« Allez ! comme disait Jules Moinaux, remettons le monde en question ! »