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l’œuvre de deux médecins du xviie siècle, Hérouard et Guy de la Brosse. Les lettres patentes qui lui confèrent une existence officielle et autonome sont de 1635, un an avant le Cid, une grande année, comme on dirait pour un vin… Mais le projet d’un jardin parisien est beaucoup plus ancien. Au xve siècle, Houel rêvait déjà d’un jardin d’apothicaires. Par la suite, on parla de Jardin des Simples, de jardin aux plantes médicinales. Enfin, sous le règne de Louis XIII, l’idée d’un établissement scientifique permanent prit corps. Guy de la Brosse créa les premières chaires d’enseignement. Fagon, médecin de Louis XIV, Tournefort, Vaillant et les deux Jussieu se succédèrent à la chaire botanique. Buffon, à qui ce jardin allait comme un gant, lui fit faire en avant un mouvement considérable. Geoffroy Saint-Hilaire mit sur barreaux la ménagerie. Mais, depuis le xviie siècle, quelle que soit la branche que l’on examine, c’est partout, en botanique, en histoire naturelle, en minéralogie, une complète lignée de savants, de directeurs illustres que Paris, trop comblé sur trop de points, méconnaît : Chevreul, Milne-Edwards, Edmond Perrier, Mangin…

Aujourd’hui, avec ses salles de cours et ses laboratoires, ses galeries de collections, ses dessins d’histoire naturelle de 1630 à nos jours, ses caméléons arlequinés, ses phyllies, feuilles ambulantes, ses phasmes, bâtons du diable, ses poissons aveugles, ses araignées de la taille d’une main de gloire, ses dioramas d’animaux dans