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des ondes, toi dont le tonnerre ébranle l’Olympe, toi que redoutent les Génies et que craignent les dieux, toi à qui obéissent les Parques inflexibles pour tout autre ; père immortel de la mère (ou toi qui es à la fois le père et la mère), toi dont la colère secoue le monde entier, toi qui déchaînes les vents, enveloppes la terre de nuages et sillonnes de tourbillons de feu la vaste étendue des airs ; la loi qui régit les astres et qui marque le temps de leurs révolutions émane de toi ; auprès de ton trône étincelant se tiennent les anges infatigables, dont la tâche est de veiller aux besoins des mortels et à l’accomplissement de leurs devoirs. Le printemps qui se couronne de fleurs nouvelles et qui se pare de ses brillantes couleurs, est une création de ta volonté comme également l’hiver avec les nuages glacés qui l’environnent : et les fruits de l’automne, les raisins de Bacchus, c’est encore à toi que nous les devons.....

Inaccessible aux coups de la mort, ton nom ne peut se révéler qu’à des immortels. Viens, ô le plus grand des dieux ! accompagné de l’inflexible nécessité ; viens, dieu terrible, invincible, grand immortel, toi que l’air couronne.

V.

Tout ce qu’il cachait dans le sanctuaire de son cœur, il le fit éclater à la brillante lumière du soleil sous la forme des grandes actions.

VI.

Aie toujours les yeux fixés sur les préceptes divins et ne les en détache pas : scrute toujours d’un regard sévère les profondeurs intellectuelles de ton âme, marche d’un pas ferme dans la voie droite et ne contemple que le roi immortel de l’univers.

VII.

Il (Dieu) ne s’est révélé qu’à un descendant d’une famille chaldéenne. Cet homme connaissait le cours du soleil et la révolution circulaire que cet astre, toujours à la même distance de son axe, accomplit autour du globe terrestre. Il savait aussi comment le même astre guide autour des flots ses coursiers rapides comme les vents.

......Inébranlable, il est assis au plus haut du ciel sur un trône d’or et la terre roule sous ses pieds. De la main droite, il touche aux extrémités de l’océan : sa colère ébranle les montagnes jusques dans leurs fondemens ; elles ne peuvent supporter le poids de son courroux. Il est partout quoique le ciel soit sa demeure, et c’est lui qui accomplit toutes choses sur la terre ; car il est le commencement, le milieu et la fin de toutes choses. Que dis-je ? il n’est pas même permis de le nommer. Rien que de penser à lui, tout mon corps frissonne ; car c’est lui qui d’en haut dirige tout ici-bas.

FIN DES OEUVRES D’ORPHÉE.