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déesses invisibles, redoutables, toujours inquiètes, car tout ce que vous donnez aux mortels, c’est vous-mêmes qui le leur enlevez ; ô Parques, écoutez les prières des prêtres, écartez de l’âme d’Orphée tous les chagrins terribles.

LVII.

PARFUM DES GRACES.

Le Styrax.

Ecoutez-moi, Grâces illustres, dignes d’honneur, aimables filles de Jupiter et d’Eunomie au beau sein, Aglaé, Thalie et Euphrosine, vierges augustes, mères de la joie, pures, bienveillantes et souriant avec délicatesse, déesses aux formes variées, toujours florissantes et agréables aux mortels, déesses invoquées de tous, déesses aimables et aux beaux yeux, daignez assister aux mystères de vos prêtres et leur être favorables.

LVIII.

HYMNE DE NÉMÉSIS.

Je t’implore, Némésis, déesse victorieuse, grande reine qui vois toutes choses ! Tu scrutes les mystérieuses pensées des cœurs mortels. Eternelle et redoutable, rigide observatrice des droits sacrés, tu changes selon ton gré les volontés humaines. Tous les hommes attachés à cette vie reconnaissent ton pouvoir ; tu pénètres dans l’intérieur des âmes, rien ne t’est caché : tu rends à la raison tout son empire lorsqu’une passion mauvaise a fait secouer son joug. Tu vois tout, tu entends tout, tu gouvernes tout. En toi reposent les droits des mortels, déesse puissante ; sois favorable aux prêtres qui célèbrent tes mystères, prête-leur ton secours ; accorde de la force à la raison pour qu’elle chasse loin de nous les conseils ennemis, insidieux, superbes et néfastes.

LIX.

PARFUM DE LA JUSTICE.

L’Encens.

J’invoque la Justice, dont l’œil embrasse toutes choses ; elle est assise au trône sacré de l’illustre Jupiter ; du haut des cieux elle surveille les mœurs de tous les hommes ; vengeresse inexorable, elle punit les actions mauvaises ; elle éloigne tout ce qui n’est pas selon la juste vérité. Elle impose son joug à tous les hommes injustes qui sont poussés par une mauvaise résolution et qui veulent commettre des actions coupables aux yeux des immortels ; elle est l’ennemie des méchans et l’amie des justes : déesse de la vérité, sois-nous toujours propice pour que nous arrivions heureusement à la fin de notre vie que nous a annoncée la Parque.

LX.

PARFUM DE L’ÉQUITÉ.

L’Encens.

Bonne conseillère des hommes, vierge opulente et très-juste, amie des hommes qui respectent la justice, ô déesse vénérable et bienheureuse, illustre Équité, tu partages entre tous des droits égaux selon des jugemens sacrés. Tu brises tous ceux qui ne veulent pas se soumettre à ton char, et qui, indomptables pour toi, échappent aux coups terribles de ton fouet. Divinité pleine de concorde, équitable pour tous, bienveillante, amie de la paix, le plus désirable des dons de cette vie ; tu hais tout ce qui est faux, tu chéris le vrai ; tu es le but de la vertu et de la sagesse. Sois-moi favorable, déesse qui détruis les actions audacieuses des hommes pour que tous ceux qui jouissent des présens de la terre, tous ceux qui respirent et que l’Univers nourrit dans son sein, tous ceux que retient le Dieu puissant de la mer, dirigent leur vie dans le sentier de la justice.

LXI.

HYMNE DE LA LOI.

J’invoque la Loi divine, génie des hommes et des immortels ; déesse céleste, gubernatrice des astres, signe commun de toutes choses, fondement de la nature, de la mer et de la terre. Déesse constante, conservant les lois éternelles du ciel et lui faisant accomplir fidèlement ses immenses révolutions ; toi qui accordes aux mortels les bienfaits d’une vie prudente et qui gouvernes tout ce qui respire ; toi dont les sages conseils dirigent toutes choses selon l’équité, déesse toujours favorable aux justes, mais accablant les méchans de punitions sévères, douce déesse qui distribues les biens avec une déli-