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je vous en prie, comblez de vos faveurs les jeunes enfans qui vous offrent des sacrifices, car c’est vous qui les premières avez fait des fêtes avec l’auguste Bacchus, avec la déesse Proserpine, avec la mère Calliope et le puissant Apollon.

XXIV.

PARFUM DE PROTÉE.

Le Styrax.

Je t’honore, Protée, toi qui tiens les clés de la mer, Protée Primigène, toi qui d’abord pousses la nature dans ses limites, toi qui changes de différentes manières les lois sacrées de la matière, toi qui sais toutes les choses qui sont, toutes celles qui furent d’abord et celles que l’avenir nous réserve, car dans le principe la nature te confia tous ses secrets ; c’est pourquoi sois-nous propice, donne-nous des oracles véridiques et accorde à notre vie une fin heureuse.

XXV.

PARFUM DE LA TERRE.

Toutes semences excepté les Fèves et les Aromates.

O Terre, grande déesse, mère des dieux et des hommes, déesse puissante, large, fertile en toutes choses, toujours jeune, toujours chargée de beaux produits ; vierge habile, fondement du monde éternel ; toi qui enfantes tous les fruits différens, déesse auguste, éternelle, bienheureuse, fière d’être ornée des herbes du gazon, avide de pluie ; déesse autour de laquelle flottent les espaces semés d’astres et le ciel éternel, mère déesse, augmente les productions verdoyantes de la terre et sois-nous propice avec les saisons favorables.

XXVI.

PARFUM DE LA MÈRE DES DIEUX.

Plusieurs espèces de parfums.

Mère très-auguste de tous les dieux, viens à nous, grande déesse, accours aux sacrifices que nous t’offrons, attèle à ton char les lions terribles qui tuent les taureaux. Reine éternelle de l’univers, célèbre et justement honorée, toi qui te tiens au centre du monde, parce que, bonne déesse, tu commandes à toute la terre et tu nourris les hommes de ton lait divin ; c’est de toi que les dieux et les mortels tirent leur origine, c’est par toi que coule l’élément liquide et la mer elle-même ; on l’appelle Vesta, on le nomme aussi la dispensatrice généreuse des biens, parce que tu accordes aux hommes tes nombreux bienfaits. Viens à nous, ô déesse qu’on vénère en frappant sur les tambours sacrés, déesse victorieuse, protectrice des Phrygiens, grande épouse de Saturne, habitante du ciel, toi qui nourris les hommes, viens assister au culte sacré que nous t’adressons.

XXVII.

PARFUM DE MERCURE.

L’Encens.

Fils bien-aimé de Maïa et de Jupiter, dieu voyageur, messager des immortels, doué d’un grand cœur, censeur sévère des hommes, dieu prudent aux mille formes, meurtrier d’Argus, dieu aux pieds ailés, ami des hommes, protecteur de l’éloquence, toi qui aimes la fourberie et les combats, interprète de toutes les langues, ami de la paix, qui portes un caducée sanglant, dieu heureux, dieu très-utile, qui présides aux travaux et aux nécessités des hommes, généreux auxiliaire pour la langue des mortels, accorde à mes prières une fin tranquille à mon existence, accorde-moi d’heureux travaux, un esprit doué de la mémoire et des discours choisis.

XXVIII.

HYMNE DE PROSERPINE.

Sois-nous favorable, Proserpine, fille illustre du magnanime Jupiter, déesse monogène, sois apaisée par cette libation ; épouse honorée de Pluton, déesse nourricière, qui domines le sombre Arverne dans les profondes entrailles de la terre, descendante illustre de Jupiter, génératrice des Euménides, déesse des enfers, que Jupiter engendra d’une semence mystérieuse ; mère de Velthurnus, toi qui domines les tempêtes, déesse aux belles formes, illustre, front orné de cornes, vierge aimée des mortels, toi qui aimes à respirer le souffle délicieux des gazons, toi qui te plais à voir la végétation