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Et le scholiaste ajoute : Tithetai de en Athenais Dios agôn, toutesti ta Olumpia, on célèbre à Athènes des jeux en l’honneur de Jupiter, c’est-à-dire des olympiques ; de même qu’Hésychius avait dit : Olumpia o Athenesin agôn. Mais cette institution des jeux olympiques à Athènes ressort encore plus clairement de ce passage de la neuvième Pythique. Pindare, après avoir chanté la victoire que Télésiérate remporta à Delphes, ajoute qu’il eut la gloire de vaincre encore :

En Olumpiosi te kai bathukolpou
Gâs aethlois.

Aux Olympiennes qu’on célèbre dans les vallées profondes et sinueuses de l’Attique.

Le scholiaste remarque fort bien à ce sujet : Olumpiosi : ou tois en Pisê. Ou gar outôs erripsen aplôs ton logon : alla tois en Athenais. « Il ne s’agit point ici des jeux olympiques de Pise, car Pindare n’en aurait pas fait mention en si peu de mots ; mais de ceux que l’on célébrait à Athènes. »

Toutefois, il ne faut pas confondre les jeux olympiques qui se célébraient à Athènes du temps de Pindare et de Thucydide avec ceux qui furent renouvelés pour la première fois en l’honneur d’Adrien et à l’époque du séjour de cet empereur dans la capitale de l’Attique. Ce prince en effet y fit élever un temple magnifique qu’il dédia à Jupiter et à la Fortune de l’empire ; et à cette occasion il restaura les combats olympiques dont la célébration avait été interrompue depuis longtemps à Athènes. Ce fut dans cette solennité que les Athéniens lui décernèrent le surnom d’Olympien, la troisième année de la deux cent vingt-septième olympiade des Éléens, comme l’attestent les marbres et surtout un magnifique bas-relief qui porte cette inscription fort bien conservée :

AUTOKRATORA KAISARA
TRAIANON ADRIANON
SEBASTON OLUMPION
TON EN TO PONTO
Ê BOULÉ KAI O DÉMOS
TON EAUTON EUERGETÉN
EN TÊ PROTÊ OLUMPIADI
DIA PRESBEUTON
KAPITONOS SKIPIONOS
KAI GAIOMIOU.
IMPERATOREM . CÆSAREM
TRAIANUM . HADRIANVM
AVGVSTVM . OLYMPIVM
SEBASTOPOLITANORVM
IN . PONTO
SENATVS . ET . POPVLVS
SVVM . BENEFACTOREM
IN . PRIMA . OLYMPIADE
LEGATIONEM . AGENTIBVS
CAPITONE . SCIPIONE
ET . GAEOMIO.

Il est évident qu’il s’agit ici d’une série d’olympiades autre que celle des Éléens ; car il ne peut venir à la pensée de personne qu’Adrien vécut dans l’olympiade de Corœbus, sept cent soixante-seize ans avant Jésus-Christ. Il est d’ailleurs impossible de soupçonner une erreur dans l’inscription qui porte, sans altération et sans lacune, ces mots : En tê prôtê Olumpiadi, dans la première olympiade. De quelle olympiade peut-il donc être ici question, si ce n’est de celle qui fut célébrée à Athènes à l’occasion de la dédicace du temple de Jupiter et de la restauration des jeux olympiques. Pindare lui-même ne s’est pas exprimé autrement lorsqu’il parle de la première olympiade qu’Hercule célébra à Pise :

… Kai penta-
eterid’ opôs ara estasen eortan
en Olumpiadi prôta

Mais il est temps de revenir aux athlètes et de parler des diverses sortes de combats et d’exercices qui composaient les solennités olympiques.

Entre les différens exercices auxquels les athlètes se livraient pour se donner en spectacle dans les jeux publics, la course, dromos, était celui qui tenait le premier rang :

Ou men gar meizon aneros ophra ken êsin,
Ê o, ti possin te rexei kai chersin eêsin.

(Hom. Odyss. liv. 6.)

C’était par la course que commençaient les jeux olympiques, et ce seul exercice en faisait même d’abord toute la solennité. On en distinguait de trois sortes : la course à pied, la course à cheval et la course en char.

Les coureurs se rangeaient tous sur une même ligne, en quelque nombre qu’ils fussent, après