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forment des chœurs, et, couronnées de roses, conduisent leurs danses dans les prairies couvertes de fleurs.

Salut, ô mère des dieux ! épouse du ciel étoilé, daignez, dans votre bienveillance pour mes chants, m’accorder une vie heureuse ; je ne vous oublierai jamais, et je vais dire un autre chant.

HYMNE XXXI.

Au Soleil.

Muse Calliope, fille de Jupiter, chante d’abord le Soleil rayonnant, lui que la belle Euriphaësse conçut du fils de la terre et du ciel étoilé. Hypérion épousa la célèbre Euriphaësse, sa sœur, qui mit au monde les enfans les plus beaux : l’Aurore aux doigts de rose, la Lune à la belle chevelure et le Soleil infatigable, semblable aux immortels, et qui, traîné dans un char rapide, éclaire à la fois et les dieux et les hommes ; à travers son casque d’or, ses yeux jettent des regards formidables ; des rayons étincelans s’élancent de son sein ; son casque brillant darde une splendeur éclatante et jette au loin la lumière de son visage radieux ; autour de son corps brille une draperie légère que le souffle du vent soulève et fait voler ; sous sa main des coursiers vigoureux...

C’est là, qu’après avoir parcouru les cieux et s’être précipité dans l’Océan, il arrête ses chevaux et son char à l’essieu étincelant d’or.

Salut, ô grand roi ! veuillez, dans votre bienveillance pour moi, m’accorder une vie heureuse ; j’ai commencé par vous, maintenant je chanterai cette race d’hommes demi-dieux, dont les immortels révélèrent à la terre les actions glorieuses.

HYMNE XXXII.

A la Lune.

Muses mélodieuses, filles de Jupiter, habiles dans l’art des chants, célébrez la Lune aux ailes rapides ; la lumière qui éclate autour de sa tête immortelle vient inonder la terre ; un doux éclat l’embellit et la clarté de sa couronne d’or dissipe les ténèbres de l’air. Vos rayons brillent, lorsque ayant baigné votre beau corps vous sortez de l’Océan, et que, vous étant enveloppée dans vos vêtemens lumineux, vous courbez sous le joug vos chevaux étincelans, à la tête orgueilleuse, lorsque vous leur faites déployer leur flottante crinière et prendre vivement leur course. Au milieu du mois, le soir, quand votre orbe immense est rempli, les cieux nous versent de vives clartés ; un signe mémorable apparaît aux humains. Jadis la Lune s’unit d’amour à Jupiter : de cette union naquit Pandée, belle entre tous les immortels.

Salut, déesse puissante aux bras d’albâtre, Lune divine et bienveillante, ornée d’une belle chevelure : j’ai d’abord chanté vos louanges, maintenant je vous dirai la gloire de ces hommes demi-dieux, dont les favoris des Muses célèbrent les actions d’une voix mélodieuse.

HYMNE XXXIII.

Aux Dioscures.

Muses aux yeux noirs, célébrez les Dioscures, descendans de Tyndare, beaux enfans de la brillante Léda, Castor écuyer habile et le noble Pollux. Sur les cimes du Taygète, haute montagne, Léda s’étant unie d’amour au formidable Jupiter donna le jour à des fils destinés à être les sauveurs des faibles humains et à protéger les navires, lorsque les tempêtes furieuses se précipitent sur la mer implacable. Les nautoniers implorent les fils du grand Jupiter et leur immolent des agneaux sur la poupe ; les vents furieux et les vagues amoncelées de la mer menacent d’engloutir le navire : alors, portés sur leurs ailes rapides, les Dioscures apparaissent dans les airs, apaisant les vents déchaînés et les tempêtes, ils calment les flots de la mer devant les nautoniers et font briller pour eux des signes favorables. La joie descend dans le cœur des matelots ; ils cessent leurs travaux pénibles.

Je vous salue, ô Tyndarides ! conducteurs de rapides coursiers, je ne vous oublierai jamais, et je vais dire un autre chant.


FRAGMENS.

I.

AUX HABITANS DE NÉOTYCHOS,
Colonie de Cyme.

Ayez pitié d’un malheureux sans asile et qui