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sur l’homme, dorénavant, par son savoir et par son intelligence, c’est-à-dire par sa faculté soit d’invention, soit de persuasion. Pour l’emporter sur les autres, il faudra inventer ou persuader ; le premier sera le meilleur ; le second sera encore une chose fort importante. Confiez-vous à nous comme au professeur de gymnastique : il tire de vos forces physiques tout ce qu’elles contiennent ; il leur fait rendre tout l’effet qu’elles peuvent produire et que l’on était très loin de prévoir qu’elles rendissent jamais. De votre intelligence nous tirerons tout ce qu’elle contient et nous la rendrons comme plus forte en la rendant aussi habile dispensatrice de toutes ses forces qu’il sera possible, bien au delà de tout ce que l’on pouvait prévoir.

— Dans quel but ? — Mais, dans le dessein d’être forts, d’être influents dans la cité, d’être en honneur dans la cité, de gouverner la cité Dans le dessein, aussi, si vous êtes très nombreux qui vous serez ainsi développés et rendus intellectuellement forts et adroits, de constituer une nation supérieure, magnifique, qui dominera toutes les autres.

— « Mais encore ? — C’est tout, et nous ne voyons pas plus loin, ni ne songeons à autre chose. »

Les défauts ordinaires des sophistes, surtout de