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LES CONTES DE NOS PÈRES.

cette violence ?… Donnez-moi vos armes, Saulnier ; je vous engage ma parole qu’il ne vous sera point fait de mal.

Celui qui parlait ainsi releva son chapeau à ces mots, et tendit la main au docteur.

— L’abbé de Kernas ! murmura celui-ci ; j’aurais dû m’en douter !… Je suis dans un repaire de Chouans.

— Ami, répondit le prêtre, vous êtes en effet entre un serviteur de Dieu et un défenseur du trône : à cause de cela, vous êtes en sûreté.

Il fit un geste, et Jean Brand remit ses pistolets à sa ceinture.

Vauduy était resté spectateur impassible de cette scène.

— Ce diable de Brand, dit-il alors, a des façons d’agir tout à fait extraordinaires ; il ne sait pas dire deux mots sans brûler une cartouche… Mon cher Saulnier, je vous demande pardon de ce qui arrive, mais… ce que vous a dit Brand est la vérité ; vous êtes son prisonnier.

— Comment !… vous aussi !