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II

LA CACHETTE.

Mme de Thélouars était restée spectatrice muette de cette scène. Elle n’avait compris qu’une chose : le château était investi, investi par les troupes républicaines, sans doute. Or, si elle était prise avec son fils, son sort ne pouvait être douteux. Femme d’un royaliste sous les armes, elle devait subir les conséquences de cette jurisprudence conventionnelle dont les victimes ne se peuvent point compter. Son fils lui-même, le pauvre enfant, n’aurait point un destin meilleur, car les gens de la république n’y regardaient point de si près. Henriette demeura quelques minutes anéantie sous le coup d’une terreur poignante ; puis, s’élançant vers l’office où était resté son fils, elle l’arracha dormant des mains de Marguerite, et le pressa convulsivement