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LES CONTES DE NOS PÈRES.

— Il faut pourtant que nous sachions le nom du traître !

Roger se leva, posa la main sur son cœur et retomba, brisé, sur le sol.

Bertrand se pencha et mit un baiser sur le front glacé de son frère. Puis il sortit du corps de garde et ferma la porte à clef.

— Le nom du traître ! répétaient les officiers.

— C’est moi, dit Bertrand de Saint-Maugon en s’avançant vers eux.

Les officiers reculèrent étonnés.

— Monsieur de Saint-Maugon, dit Hugues de Maurevers, lieutenant-colonel, je vous ai vu si bien faire aujourd’hui, que je ne puis vous croire.

— C’est moi, vous dis-je ! répéta Bertrand.

Maurevers réfléchit un instant.

— Il y a en ceci un mystère que je ne comprends point, reprit-il enlin. Quoi qu’il en soit, je dois faire mon devoir… Au nom de Sa Majesté le roi, monsieur de Saint-Maugon, je vous requiers de me rendre votre épée.

Bertrand obéit aussitôt.