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Mylord avait aux lèvres un orgueilleux sourire. Il poursuivit, fier de l’effet produit :

— Quand il a été couché mort et bien mort, j’ai arraché sa perruque blonde. C’était lui, j’en réponds. Jamais il ne se déguisera plus.

Dans la stupeur qui suivit ces paroles, il y avait de l’admiration et aussi un symptôme de confiance faisant effort pour renaître.

Un peu de sang revint aux joues de l’homme d’affaires et du coureur d’aventures, ce lièvre qui vivait d’une réputation de lion. Le Poussah baisa le bout de ses doigts et dit :

— Vous, vous êtes un joli mâle monsieur l’anglais !

Seule, Laure ne changea point de visage. Elle ressemblait à une statue.

Mylord dit, répondant au père Preux :

— Je suis le no 1. Le maître doit tout faire par lui-même, et vous savez maintenant le sort réservé à ceux qui s’arrêteraient en chemin. Pour le moment, la route parcourue est nette. Donc, regardons en avant. Quelle heure est-il, monsieur Preux ? L’héritier de Sampierre et de Paléologue n’a pas encore de montre dans son gousset.

Le Poussah consulta la sienne et répondit :

— Une heure et trois minutes.

Mylord reprit :

— M. le comte Pernola ne viendra qu’au quart : nous avons le temps… En avant, il reste des obstacles : d’abord, Pernola que je viens de nommer, ensuite capitaine Blunt. Capitaine Blunt n’est pas un témoin, il ne