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est à la maison, souriant au sommeil de son cher enfant.

Il faisait mieux que croire, il était sûr. Aussi, ajouta-t-il dans la perfidie de son apparente candeur :

— Si vous m’objectiez qu’elle a eu tout le temps de rentrer et de changer de costume, je vous répondrais…

— Je n’objecterai rien, fit M. de Sampierre qui était fort abattu. Que Dieu me pardonne si je me suis trompé ! J’achèterai pour cinq cents louis de messes à l’intention de ce malheureux jeune homme. On ne peut faire davantage, même pour un ami.

Ils arrivaient au palais. Aucune question ne fut adressée au concierge ni aux domestiques, mais ceux-ci virent bien que le regard de leur maître était fou.

Parvenu à la porte de l’appartement de sa femme, M. le marquis entra sans frapper.

La chambre à coucher était vide. Dans la nutriceria, il n’y avait que Mitza, la seconde femme de chambre, veillant sur le sommeil du petit Roland.

Ce fut le cher Pernola qui trembla, cette fois, sur ses jambes, tant sa surprise était profonde. Domenica n’était pas là. Où pouvait être Domenica ?

M. de Sampierre se tenait droit et froid. Sa main désigna la porte d’un geste roide. Pernola sortit précipitamment.

Mitza joignit les mains et tomba sur ses genoux ; et en effet le visage de son maître était effrayant à voir.

— Ne me tuez pas ! supplia-t-elle.