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Un enfant avait disparu. Le mari était odieux. Il y avait une tache à la robe de la femme.

Après quinze ou seize ans écoulés, quand la marquise Domenica revint habiter Paris, le grand faubourg affecta de ne point savoir qu’il y avait un hôtel de Sampierre.

La famille se composait alors de Domenica, du marquis Giammaria qu’on ne voyait point et dont nul ne parlait jamais, du comte Roland, Le fils unique, qui était un adolescent de belle espérance, et de Charlotte, princesse d’Aleix, fille de Michela Paléologue que sa mère mourante avait confiée aux soins de Domenica.

Charlotte était la meilleure consolation de la marquise, qui l’adorait et trouvait dans la présence de cette jolie, de cette très-jolie cousine un prétexte à orchestre et à bougies. Pouvait-on enterrer vivante cette adorable enfant ? Paris, en définitive, a de généreuses ressources. Quand le monde no 1 fait le fier, reste le monde no 2 ; si celui-là résiste, il y a le no 3, et ainsi de suite jusqu’au no 100, qui n’est pas encore le demi-monde, fi donc !

Vous pensez que Mme  la marquise n’eut pas à plonger jusqu’à ces profondeurs.

Entre deux eaux elle trouva son affaire. On dansa chez elle. Il y eut à ses bals de ceci, même de la noblesse, mais aussi de cela, vous savez quoi, en quantité.

Mais on dansa.

Cependant le malheur est tenace ; l’hôtel de Sampierre fut frappé de nouveau et cruellement par la mort