bonne mère : J’irai au fond du Pernola quand je voudrai. Je vais le laisser de côté pour aujourd’hui et m’occuper de cette femme qu’Arregui appelait la Française, et que Laurent nomme Laura-Maria. Quelle qu’elle soit, je veux la mettre en face de M. de Tréglave !
Mme Chanut réfléchit un instant, puis répondit :
— Tu as raison, fils, je t’aurais conseillé cela.
Vincent se leva aussitôt et se dirigea vers la porte.
— Où vas-tu ? demanda la vieille dame.
— Chez elle.
— Où donc, chez elle ?
— À Ville-d’Avray.
— Je te le défends ! dit vivement Mme Chanut.
— Et cependant… commença Vincent.
— Cherche ailleurs ! interrompit la mère. Je le veux ! Qu’est-ce que je deviendrais sans toi ! Tu sais bien qu’elle a plus d’une demeure comme elle a plus d’un nom.
Vincent était revenu sur ses pas.
— Ce sera plus long, murmura-t-il.
— Ce sera plus sûr. La maison de Ville-d’Avray est isolée. On a dû la choisir tout exprès pour englober au bon moment ce jeune homme si terriblement riche. Il y a des assassins dans cette histoire-là : au moins deux…
— J’en connais trois.
— Si cet Italien et cette coquine allaient faire alliance ! Tu sais manier les assassins, fils, c’est ta partie, mais tant va la cruche à l’eau… J’ai toujours peur !