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petit » était venu qu’on avait vu entrer, mais non point ressortir.

Mlle Félicité et M. Germand allèrent chacun à son ouvrage.

Dans la chambre à coucher, la mystérieuse châtelaine était restée seule avec nos trois voleurs de nuit si bizarrement transformés en convives. Ils n’avaient pas bougé de place. Le sauvage Mœris faisait pitié derrière sa grande barbe, Moffray cachait toujours sa botte chaussée derrière sa botte nue. Mylord s’était mis à l’aise dans un fauteuil. Il attendait.

La dame restait à l’abri de son mouchoir brodé.

Elle regardait ses hôtes et semblait réfléchir.

No 4 ! dit-elle tout à coup.

— Présent, répondit Mylord qui se leva paisiblement.

— Pourriez-vous refermer mon secrétaire comme vous l’avez ouvert ?

— Oui, madame.

— Voyons cela, si ce n’est pas abuser de votre complaisance.

Mylord s’exécuta aussitôt. Les grands artistes ne se font jamais prier.

— Bravo ! fit la dame, c’est très bien joué. Je m’embrouille un peu dans les deux autres numéros. Est-ce le vaillant vicomte qui a le 3 ?

Mœris tressaillit en s’entendant ainsi désigner par son titre. Il ne répondit pas.

— Non ? reprit la dame. Alors c’est Moffray ?

Celui-ci à son tour, dressa l’oreille.

— Et Mœris, le Sagamore, continua la châtelaine, a