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— Et le Chaix vient sans doute apporter à la princesse la suite du feuilleton d’hier !

— C’est justement le gendre de la bonne femme aveugle qui demeure en face de la porte du parc, dit M.  Szegelyi en trinquant à la ronde. Princesse pourrait peut-être en dire plus long que personne au juge et au commissaire qui gagnent leur vie là-bas, de l’autre côté du saut-de-loup, à retourner les doublures du mort…


Mlle  Coralie, précédant Joseph, ouvrait, en ce moment, la porte de Charlotte et annonçait d’une voix douce qu’on ne connaissait point à l’office :

— Princesse, le jeune homme.

— Faites entrer, dit Mlle  d’Aleix sans se retourner.

Coralie introduisit Joseph et demanda avec tout plein de respect :

— Dois-je rester ?

— Non, vous pouvez vous retirer.

Coralie sortit aussitôt et referma la porte. Après quoi, elle dessina un pas de « danse française », en disant :

— Cette vieille Savta est à l’église, la marquise aussi ; princesse fait ses petites affaires. Va bien !

Avant de se tourner du côté de Joseph Chaix, Charlotte ajouta rapidement une seconde ligne à celle qui était déjà sur son papier et signa son nom en toutes lettres.

— Je vous remercie d’être venu, dit-elle ensuite, fixant sur Joseph ses yeux agrandis par la fièvre. J’avais songé d’abord à vous placer près de moi, mais que feriez-vous parmi les gens qui remplissent nos anti-