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Chacun avait vu tout cela, chacun voulut la revoir. Vous vous figurez bien, n’est-ce pas, comme c’était curieux ! Il faut l’occasion et une bonne chance pour jouir de spectacles pareils. M. de Rothschild lui-même ne peut pas s’en payer à volonté. Et notez que ça ne coûte rien.

Mais comment diable la barre de fer immobile avait-elle été chercher la tempe de ce malheureux homme ?

Le médecin fut d’avis que quelqu’un avait plutôt poussé la tête vers la barre.

Et la majorité du public ne parut pas répugner à croire qu’il avait peut-être raison.

La police prenait ses notes. La justice écrivait sur le genou d’un petit rat de greffe qui comptait bien lire son nom dans le journal du lendemain.

En somme, il n’y avait pas l’ombre d’un témoin, et personne ne connaissait le défunt, pas même le papa Preux qui connaissait tout le monde.

Restait la suprême ressource, l’opération palpitante que mille impatiences attendaient et qui parfois dévoile tout d’un coup le mot de ces sombres énigmes.

M. le commissaire de police et un beau petit substitut venaient d’arriver. On procéda au fouillage.

Aussitôt qu’on eût parlé de fouiller, le cercle se resserra si violemment que les sergents de ville furent obligés de défendre le terrain officiel, comme font les escamoteurs autour de leur table envahie.

Écoutez ! c’est irrésistible. Il n’y a rien de plus intéressant que cela. Voir guillotiner, c’est bien attrayant, surtout pour les dames, mais les poches ! le mystère !