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rien de vos affaires et il n’a pas inventé la poudre. C’est un moyen.

« Il n’y en a pas deux.

« Réfléchissez, princesse. »

Le dernier mot était fortement souligné.

Charlotte parcourut des yeux ce billet, qu’elle avait déjà lu peut-être bien des fois.

Un sourire dédaigneux jouait autour de ses lèvres.

Elle prit le second portrait qui était celui d’un tout jeune homme, presque d’un enfant, dont les traits présentaient un rapport assez remarquable avec ceux de la marquise Domenica.

Elle approcha aussi ce portrait de sa bouche et le baisa, mais avec une dévotion distraite.

— Pauvre cousin Roland ! murmura-t-elle.

Puis, fixant sur la miniature un regard intense, elle continua, pensant tout haut :

— L’autre lui ressemble, le blessé de ce soir, cela saute aux yeux ! Et pourtant, l’autre ne ressemble pas à Domenica… de qui donc l’autre est-il tout le portrait ?

Elle se frappa le front tout à coup et bondit sur ses pieds :

— Il ressemble au marquis Giammaria ! s’écria-t-elle. À M.  de Sampierre ! Au grand portrait qui est dans le pavillon… C’est lui ! Ah ! je sais donc pourquoi je l’aime !

Ce dernier mot fut un véritable cri.

Elle s’arrêta effrayée au son de sa propre voix.

Comme tout le reste de l’hôtel de Sampierre, l’appartement de Mlle  d’Aleix était meublé avec un grand luxe.