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Sa main, qui tenait une bourse, se glissa sous l’oreiller et en ressortit vide. Puis elle se dirigea vers la porte.

Mais, comme elle allait franchir le seuil de la chambre d’entrée, elle recula. Des pas se faisaient entendre au dehors.

— C’est mon Joseph ! dit Éliane joyeusement.

— Ils sont deux ! répondit Mlle  d’Aleix, qui ferma la porte de communication.

Celle de la rue s’ouvrit. Joseph et son compagnon entrèrent.

Le flambeau, allumé lors de l’arrivée de Charlotte, était toujours sur la table, dans la première pièce. Dès que la porte de communication fut close, il fit nuit dans la chambre de la malade. Les trois femmes étaient donc invisibles, tandis que les planches de sapin mal jointes laissaient pénétrer leurs regards dans l’autre pièce.

En entrant, Joseph semblait aussi défait que le blessé et bien plus ému.

— Elles dorment, dit-il, je vais les éveiller.

— Attendez un peu, fit notre jeune inconnu, dont les traits pâlis souriaient encore, nous en avons vu bien d’autres !

Il se laissa aller sur une chaise avec un grand soupir de soulagement.

C’était, on le voyait mieux maintenant, une physionomie originale ; tête intelligente et belle qui peignait gaîment la bonté, la noblesse, l’intrépidité ; corps souple où l’élégance le disputait à la force. Ses cheveux