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marquis. En la voyant sourire, il y a des moments où je crois avoir rêvé.

— Il faut une explication, répondit le jeune comte. Je m’en charge.

Il fit demander une audience à Domenica. Elle le reçut. Ils causèrent un quart d’heure, après quoi le Pernola revint disant :

— J’ai préparé les voies, allez signer le traité.

Entre les deux époux, l’entrevue fut courte et toute aimable.

— Puis-je faire quelque chose qui vous plaise ? demanda la princesse-marquise déjà relevée et plus charmante que jamais sur sa chaise longue.

— Tout ce que vous faites me plaît, mais si vous n’éprouviez aucun chagrin à vous séparer de votre première femme de chambre…

— Phatmi ? pas le moindre, du moment que vous le désirez… Tenez-vous à garder notre cousin Pernola, entre nous ?

— Pas le moins du monde, du moment qu’il vous gêne !

Elle lui tendit sa blanche main qu’il baisa.

Ainsi naissent les bons ménages.

Le lendemain, avant le jour, toute la maison partit pour l’Allemagne. Il ne restait à Paris que Giambattista Pernola, installé à l’hôtel de Bristol, et Phatmi qui avait couché, ainsi que son mari, à l’auberge.

Ce fut un cri dans tout le quartier. La cause célèbre prenait la clef des champs !

On fit émeute à la porte de l’hôtel Paléologue. Les