Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 1.pdf/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui essayait en vain de baisser et de détourner les yeux.

Ce regard la fascinait en la blessant. Tout d’un coup elle chancela sur son séant, et, tombant en arrière, sa pauvre tête effarée se renversa parmi ses grands cheveux.

Elle était évanouie.

M. de Sampierre ne bougea pas.


Quand Domenica reprit ses sens, il faisait nuit noire dans la chambre. C’est à peine si elle put distinguer la silhouette de son mari, toujours assis à la même place.

Un bruit se faisait du côté de la porte qui était secouée du dehors. La voix de Phatmi appelait et disait :

— Monsieur le marquis ! ouvrez, je vous en prie !

Elle venait d’arriver sans doute, car son accent n’indiquait encore que de la surprise et un commencement d’impatience.

— Giammaria, murmura la marquise, allumez une lampe, je souffre comme pour mourir.

Le marquis demanda pour la seconde fois :

— Avouez-vous ?

De l’autre côté de la porte, la Tzigane s’effrayait et criait :

— M’entendez-vous, monsieur le marquis ? Pourquoi avez-vous tourné la clef ? Si vous dormez, éveillez-vous !

Comme M. de Sampierre ne répondait point, Phatmi ébranla la porte,