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CHAPITRE VII.

Le moyen de ne pas boire quand on avait milord lui-même pour échanson ! M. le chevalier, bonne tête pourtant, était déjà un peu exalté au commencement du second service.

Mais cela ne tirait point à conséquence, attendu que les trois quarts des convives marchaient en avant de lui. Le prince Bottansko, surtout, afin de faire honneur à sa nationalité, buvait avec une vigueur au-dessus de tout éloge.

Dans la galerie voisine, un brillant orchestre exécutait tantôt des airs à la mode, tantôt des mélodies indiennes, fournies par Mirze, l’ancienne esclave du nabab.

Au bout de la galerie s’ouvrait une seconde salle, décorée exactement comme la première, et au milieu de laquelle se dressait aussi une table servie.

Cette table était entourée par un cercle de charmantes femmes qui buvaient, ma foi, le mieux du monde.

Mirze présidait au banquet féminin, Mirze que nous avons vue toujours mélancolique et muette.

Mais le nabab lui avait dit d’être gaie, de chanter, de sourire…

Elle était gaie, la pauvre âme esclave, elle chantait, elle souriait.

Presque toutes ces dames avaient obéi, du