Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/253

Cette page a été validée par deux contributeurs.
249
CHAPITRE XV.

pâles ; ils avaient les yeux pleins de larmes…

Et Blanche se disait :

— Ils sont morts… morts comme je vais mourir…

Elle essayait de prier. Les paroles de l’oraison se mêlaient dans sa bouche. Elle ne pouvait.

Dans sa frayeur, elle appelait, et sa voix, changée, tombant au milieu du silence, l’épouvantait davantage…

Vers une heure du matin, la fatigue, plus forte que la souffrance, ferma enfin ses yeux. Elle s’endormit du sommeil de l’épuisement.

Thérèse rentra, puis madame la marquise elle-même. Blanche ne les entendit point.

Son sommeil, que rien n’avait pu troubler, fut pourtant interrompu brusquement aux environs de cinq heures du matin par un tintamarre diabolique qui se faisait à la porte de la rue.

Blanche s’éveilla en sursaut.

On frappait à la porte ; on sonnait à triple carillon, et l’on appelait le concierge à grands cris…