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CHAPITRE XV.

Il poussa un grand cri de joie, et des larmes vinrent à ses yeux. Puis ses mains, crispées convulsivement, secouèrent les barreaux solides. Il voulait s’élancer. Il appelait : « Blanche ! Blanche !… »

La jeune fille n’entendait pas. Mais elle resta. Vincent la revit le lendemain à la même place ; le surlendemain il la revit encore.

C’était là qu’elle demeurait.

Comme elle était changée, mais toujours belle !

Vincent l’aimait mille fois plus qu’au temps du bonheur.

Et toutes ses pensées se tournèrent désormais vers un seul but : fuir pour se rapprocher d’elle, fuir pour la protéger et la sauver !

Son courage revint ; sa force doubla.

Oh ! s’il avait pu échanger avec Blanche une parole, un signe seulement, son travail eût marché bien plus vite. Mais il avait beau faire, entre lui et la jeune fille le même obstacle se dressait toujours. La pauvre lame ébréchée, que le hasard avait mise entre ses mains, s’usait contre le fer à l’épreuve. La tâche allait bien lentement. Mais Vincent ne se lassait point, et l’œuvre avançait un peu tous les jours.

Une fois le barreau scié, que devait-il faire ? Il ne savait : à la grâce de Dieu !…