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CHAPITRE XIV.

toutes deux d’avoir prononcé ces paroles qui ressemblaient à de la raillerie.

— C’est moi qui ai commencé, ma petite sœur…, dit timidement Diane.

— Et moi, je suis une méchante, dit Cyprienne, car je sais bien qu’il t’aime !… Mais Roger… oh ! Roger ! il me payera les larmes que j’ai versées, cette nuit, sous mon masque !

Diane l’attira contre son cœur.

— Je demande son pardon, murmura-t-elle. C’est un enfant comme toi… et je suis sûre qu’il est bien triste maintenant.

— Une idée !… s’écria Cyprienne ; puisqu’il nous faut être hommes pendant une heure, tâchons de leur ressembler.

— À qui ?

— Toi au grave M. Étienne… moi à cet étourdi de Roger… Voyons, mets-toi là !… Étienne a de grands yeux pensifs comme les tiens… Fais son sourire rêveur et sa tête penchée… C’est cela, ma foi, c’est cela !… Bravo ! M. Étienne !

Et la folle faisait de grands saluts.

— À mon tour, maintenant ! reprit elle. Je vous représente M. Roger de Launoy, avec son air fanfaron et son regard espiègle.

— Bravo !…, dit Diane à son tour ; il ne te manque qu’un peu de moustache…