toutes deux d’avoir prononcé ces paroles qui ressemblaient à de la raillerie.
— C’est moi qui ai commencé, ma petite sœur…, dit timidement Diane.
— Et moi, je suis une méchante, dit Cyprienne, car je sais bien qu’il t’aime !… Mais Roger… oh ! Roger ! il me payera les larmes que j’ai versées, cette nuit, sous mon masque !
Diane l’attira contre son cœur.
— Je demande son pardon, murmura-t-elle. C’est un enfant comme toi… et je suis sûre qu’il est bien triste maintenant.
— Une idée !… s’écria Cyprienne ; puisqu’il nous faut être hommes pendant une heure, tâchons de leur ressembler.
— À qui ?
— Toi au grave M. Étienne… moi à cet étourdi de Roger… Voyons, mets-toi là !… Étienne a de grands yeux pensifs comme les tiens… Fais son sourire rêveur et sa tête penchée… C’est cela, ma foi, c’est cela !… Bravo ! M. Étienne !
Et la folle faisait de grands saluts.
— À mon tour, maintenant ! reprit elle. Je vous représente M. Roger de Launoy, avec son air fanfaron et son regard espiègle.
— Bravo !…, dit Diane à son tour ; il ne te manque qu’un peu de moustache…