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LES BELLES-DE-NUIT.

dormirai en l’écoutant, et je rêverai de vous…

Cyprienne s’élança vers la harpe.

— Quelle chanson ?… demanda Diane.

— Je sais bien laquelle, moi !… s’écria Cyprienne dont les jolis doigts couraient déjà sur les cordes de la harpe, en exécutant le simple et doux prélude de la mélodie bretonne : Les Belles-de-nuit. N’est-ce pas que c’est cela ? ajouta-t-elle en s’adressant au nabab.

Montalt fit un signe affirmatif, et sa tête se renversa sur le dossier de son fauteuil.

Les deux jeunes filles étaient debout au milieu de la chambre.

Quand le prélude cessa, elles chantèrent toutes deux, mariant leurs voix charmantes aux accords de la harpe.


Belle-de-nuit, fleur de Marie,
La plus chérie
Des êtres que l’ange avait mis,
Au paradis ;
Le frais parfum de ta corolle
Monte et s’envole
Aux pieds du Seigneur dans le ciel
Comme un doux miel…

À travers ses paupières demi-fermées, Montalt fixait sur elles un regard enchanté.

Pendant que Diane et Cyprienne disaient les autres couplets, une expression de bonheur