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LES BELLES-DE-NUIT.

La fenêtre est basse… et nous avons pour échelle les branches du platane…

Elle prit sa sœur par la main et l’entraîna doucement vers les costumes.

Tout en se jouant, elle dénoua le bonnet de Diane et plaça un diadème de perles sur ses cheveux bouclés.

— Si tu savais comme te voilà jolie !… dit-elle.

Diane se prit à sourire tristement.

— Petite folle !… murmura-t-elle ; tu veux donc me tenter…

— Oh !… s’écria Cyprienne, ce serait bon pour moi !… Mais toi, ma sœur, si tu cèdes, je sais bien que ce sera pour l’Ange…

Elle attacha le diadème de perles.

— Écoute, reprit-elle d’un ton sérieux, quelque chose me dit que nous trouverons là des nouvelles de ceux que nous aimons… Mes pressentiments ne me trompent guère, tu le sais bien… Et si nous sommes venues jusqu’ici, est-ce pour fuir le danger ?…

Tout en parlant, elle dégrafait le corsage de Diane qui se laissait faire.

La petite robe de laine tomba, et fut remplacée par le pantalon bouffant de mousseline, par la tunique de drap d’or et par la veste collante.