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LES BELLES-DE-NUIT.

Ils avaient dû, sans doute, être préparés pour la fête de ce soir, car ils étaient étendus sur des siéges, et semblaient attendre la main de la camériste.

C’étaient deux vêtements complets de bayadères indoues : le pantalon bouffant de mousseline pailletée d’or, la courte tunique et la veste collante ; le diadème de perles, la riche ceinture de cachemire.

L’œil de Cyprienne allait de ces costumes à la fenêtre, et trahissait naïvement la pensée qui venait de naître dans son esprit.

On entendait des voix sous la croisée.

— Rentrons, ma sœur…, dit Diane.

— Le bal est bien beau !… répliqua Cyprienne en soupirant.

Elle retourna vers la fenêtre et se pencha pour jeter un dernier regard.

Sous la girandole, au pied du cavalier, une femme s’était arrêtée, seule.

Elle essuyait son front en sueur.

Au moment où le regard de Cyprienne tombait sur elle, cette femme, qui venait de quitter la danse, ôta son masque.

Cyprienne étouffa un cri, et attira vivement sa sœur vers la fenêtre.

Le visage de la femme démasquée était éclairé en plein par les feux de la girandole.