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LES BELLES-DE-NUIT.

d’ordinaire. Les quelques gouttes de vin qu’elles avaient bues exaltaient leurs têtes ardentes et vives.

Cyprienne ne se rendait plus compte du motif qui les avait amenées. Elle s’élança vers la porte de sortie tout simplement pour entendre de plus près cette délicieuse musique.

La porte était fermée.

Il y en avait une autre au bout opposé de la chambre ; Cyprienne y courut et l’ouvrit. Aussitôt que les battants sculptés eurent tourné sur leurs gonds, les deux sœurs poussèrent un cri de surprise : une lumière éblouissante inondait le boudoir.

La porte donnait sur une chambre, déserte comme la première, mais dont la fenêtre, large et haute, s’ouvrait sur le jardin illuminé.

Juste en face de la fenêtre, derrière les branches à demi dépouillées d’un platane, une splendide girandole était suspendue.

Cyprienne s’élança dans la chambre, les bras tendus et la bouche béante ; puis elle s’arrêta muette d’étonnement.

La musique se faisait entendre maintenant plus rapprochée. Cyprienne fit encore quelques pas afin de voir. Elle se mit à la fenêtre et risqua un regard au dehors.

— Oh ! ma sœur… ma sœur !… dit-elle en