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LES BELLES-DE-NUIT.

— Et moi aussi !

— Il me semblait que nos pauvres vêtements tombaient, et que nous avions de belles robes de soie… des perles dans les cheveux… des diamants au cou… des dentelles sur les épaules… Comme je te voyais jolie, ma Cyprienne !

— Et comme tu me semblais belle, Diane !

— Et, sous ces brillantes parures, nous traversions toutes ces féeries… Te souviens-tu ?… À la fin, il venait toujours un bon génie… et comme son sourire était doux !… qui nous disait : « Mes filles, tout cela est à vous… voici de l’or pour sauver Penhoël… je vous donne le choix ; restez ici ou retournez en Bretagne. »

— Et nous répondions bien vite, s’écria Cyprienne : « Merci, merci, bon génie !… nous voulons revoir ceux que nous aimons ! »

Elles se tenaient par la main, et leurs regards se croisaient.

— Qui sait ? reprit Cyprienne en baissant la voix ; le bon génie va venir peut-être…

Diane secoua la tête gravement.

— Ma pauvre petite sœur…, dit-elle, tu parles comme un enfant… il n’y a plus de bons génies.

— Oh ! s’il venait…, s’écria Cyprienne en suivant son idée, il faudrait tout d’abord délivrer l’Ange…