attaquèrent la croûte blonde, et le petit pain disparut comme par enchantement.
Elle en saisit deux autres et revint vers sa sœur en sautant.
— Tiens, Diane !… dit-elle en lui présentant la moitié de sa proie, il n’y a rien dedans, j’en suis sûre !
Diane, qui n’avait pas laissé échapper une plainte, était exténuée autant que sa sœur, et souffrait de la faim, davantage peut-être, car la dernière bouchée avait été pour Cyprienne.
Elle jeta sur le petit pain un regard de convoitise. Elle hésita, puis sa main s’ouvrit à son tour…
Elle mangea.
— Sens-tu ces viandes froides ?… dit Cyprienne, nous n’en avions pas vu depuis le grand dîner de Penhoël !… Si nous y goûtions ?
Diane ne répondit point.
Cyprienne fit une seconde fois le voyage, et mit deux blancs de faisan sur une assiette ; mais, au retour, elle s’arrêta à moitié chemin.
— J’y pense…, dit-elle, nous serons mal là-bas… pourquoi ne resterions-nous pas auprès de la table ?
Elle n’était plus si pâle, et son joli sourire mutin se montrait à demi, déjà, autour de sa lèvre.